RENCONTRE AVEC Jean-Claude MOURLEVAT - Vendredi 04 Avril 2014
Enfin nous l'avons vu, en vrai !
Nous entrons, impressionnés ; nous prenons place, impressionnés ... Jean-Claude Mourlevat donne le ton de cette rencontre : pas de stylo, pas de feuille, le temps n'est pas à l'écriture mais à la conversation "entre amis"... Des silences, des appréhensions, mais le dialogue s'engage petit à petit et finit par un très bel échange que seule l'heure avancée nous commande de clore.
Une heure trente, le temps file en si bonne compagnie, et nous repartons avec des images venues de ses romans aboutis, de ses romans à naître, de l'évocation de son enfance et nous emportons tous un peu de lui.
Qui emporte avec lui la petite épicerie de son enfance, le son du carillon, les mains jaunies de l'épicière qui fouille dans le bocal pour attraper quelques berlingots ... petite épicerie que nous retrouvons dans La Rivière à l'envers ...
Qui emporte avec lui ses facéties et ses jeux de mots : "Quelle heure reptile ?" demande un serpent.
Qui emporte avec lui de touchants souvenirs dont la découverte tardive de la lecture : il n'y avait pas de livre à la maison, nous confie-t-il, il lisait Spirou et les pages sports du Journal La Montagne de son Auvergne natale. Avant la 6e, il n'avait rien lu d'autre... Il entre à l'Internat et découvre Robinson, fabuleux récit à la première personne dont il connaît le début par coeur, une véritable révélation. "J'avais l'impression qu'une voix sortait du livre pour me parler."
Qui emporte avec lui son talent de conteur puisqu'il nous fait l'honneur de nous narrer Case Départ, nouvelle extraite de son dernier ouvrage, Silhouette... nouvelle qui lui a été inspirée parce que son fils a effectivement renfermé le chat dans la maison !!! Mais pour deux jours seulement, rassurez-vous !
Qui emporte avec lui les révélations sur son métier d'écrivain ...
Jean-Claude Mourlevat écrit généralement dans son bureau dont les murs sont garnis de livres ; deux fenêtres donnent sur la nature ; mais lorsque l'inspiration vient à lui faire défaut, c'est dans la cuisine qu'il poursuit ses écrits. Ce qu'il aime par-dessus tout, c'est écrire dans les trains. Car il voyage beaucoup et sera d'ailleurs au Brésil en octobre prochain. Le temps qu'il met pour rédiger un roman est très variable : La Balafre fut écrite en deux semaines alors que Le Combat d'hiver le fut en un peu moins d'un an. En outre, il choisit toujours ses titres à la fin car lorsqu'il commence à écrire, il ne sait jamais où il va.
Le pays qu'il affectionne particulièrement ? La France car "mon pays, c'est ma langue".
Nous évoquons aussi L'homme à l'oreille coupée, ouvrage que nous avons tous tant aimé ! Peut-il nous dire enfin pourquoi cet homme n'a qu'une oreille ? Non, il ne peut pas car il ne sait pas. Se pose naturellement la question de la vérité. Mais Jean-Claude Mourlevat explique très adroitement que son personnage ne ment pas. "Mentir, c'est tromper les gens, alors que raconter des histoires, c'est les enchanter."
"Je suis un inventeur d'histoires." Ses personnages sont des compositions de personnes de sa connaissance, mais par touches légères. Et un bon titre est selon lui une phrase, un mot "qui sonne bien, qui accroche la mémoire".
Son actualité, à retenir :
- Son nouveau roman est une fausse autobiographie. La cadre social et géographique est le sien mais il s'invente une autre histoire. Il commence par relater sa naissance comme si il en était spectateur, une jeune fée incompétente se penche sur son berceau ... Jean-Claude Mourlevat dit en être à peu près à la moitié ... espère achever ce nouveau roman pour l'automne... nous l'attendons !
- Il vient d'achever un roman écrit avec Anne-Laure Bondoux, un roman épistolaire qui s’appellera Prière pour ceux qui restent. Il paraîtra en littérature adulte début 2015.
- En 2015 également, Le combat d'hiver et La troisième vengeance de Robert Poutifard seront portés à l'écran !!!!! Que d'impatience !!
Merci Monsieur Mourlevat pour cette belle rencontre et pour toutes les lumières que vous allumez en nous !
ET MAINTENANT C'EST A VOUS, CHERS ELEVES, DE LAISSER UN COMMENTAIRE POUR PARTAGER VOTRE RESSENTI ! A VOS CLAVIERS !